无神论者的弥撒-2

it seize sous. Je ne dépensais ainsi que neuf sous par jour. Vousconnaissez aussi bien que moi quel soin je pouvais avoir de mes habits etde ma chaussure ! Je ne sais pas si plus tard nous éprouvons autant dechagrin par la trahison d'un confrère que nous en avons éprouvé, vouscomme moi, en apercevant la rieuse grimace d'un soulier qui se découd,en entendant craquer l'entournure d'une redingote. Je ne buvais que del'eau, j'avais le plus grand respect pour les Cafés. Zoppi m'apparaissaitcomme une terre promise où les Lucullus du pays latin avaient seulsdroit de présence. – Pourrais-je jamais, me disais-je parfois, y prendreune tasse de café à la crème, y jouer une partie de dominos ? Enfin, je reportaisdans mes travaux la rage que m'inspirait la misère. Je tachaisd'accaparer des connaissances positives afin d'avoir une immense valeurpersonnelle, pour mériter la place à laquelle j'arriverais le jour où je seraissorti de mon néant. Je consommais plus d'huile que de pain : la lumièrequi m'éclairait pendant ces nuits obstinées me it plus cherque ma nourriture. Ce duel a été long, opiniatre, sans consolation. Je neréveillais aucune sympathie autour de moi. Pour avoir des amis, ne fautilpas se lier avec des jeunes gens, posséder quelques sous afin d'aller gobeloteravec eux, se rendre ensemble partout où vont des étudiants ! Jen'avais rien ! Et personne à Paris ne se figure que rien est rien. Quand ils'agissait de découvrir mes misères, j'éprouvais au gosier cette contractionnerveuse qui fait croire à nos malades qu'il leur remonte une boulede l'oesophage dans le larynx. J'ai plus tard rencontré de ces gens, nésriches, qui, n'ayant jamais manqué de rien, ne connaissent pas le problèmede cette règle de trois : Un jeune homme EST au crime comme unepièce de cent sous EST à X. Ces imbéciles dorés me disent : – Pourquoidonc faisiez-vous des dettes ? pourquoi donc contractiez-vous des obligationsonéreuses ? Ils me font l'effet de cette princesse qui, sachant quele peuple crevait de faim, disait : – Pourquoi n'achète-t-il pas de labrioche ? Je voudrais bien voir l'un de ces riches, qui se plaint que je luiprends trop cher quand il faut l'opérer, seul dans Paris, sans sou nimaille, sans un ami, sans crédit, et forcé de travailler de ses cinq doigtspour vivre ? Que ferait-il ? où irait-il apaiser sa faim ? Bianchon, si vousm'avez vu quelquefois amer et dur, je superposais alors mes premièresdouleurs sur l'insensibilité, sur l'ée desquels j'ai eu des milliers depreuves dans les hautes sphères ; ou bien je pensais aux obstacles que lahaine, l'envie, la jalousie, la calomnie ont élevés entre le succès et moi. AParis, quand certaines gens vous voient prêts à mettre le pied à l'étrier,les uns vous tirent par le pan de votre habit, les autres lachent la bouclede la sous-ventrière pour que vous vous cassiez la tête en tombant ;celui-ci vous déferre le cheval, celui-là vous vole le fouet : le moins eest celui que vous voyez venir pour vous tirer un coup de pistolet à boutportant. Vous avez assez de talent, mon cher enfant, pour e bient.tla bataille horrible, incessante que la médiocrité livre à l'homme supérieur.Si vous perdez vingt-cinq louis un soir, le lendemain vous serez accuséd'être un joueur, et vos meilleurs amis diront que vous avez perdula veille vingt-cinq mille francs. Ayez mal à la tête, vous passerez pourun fou. Ayez une vivacité, vous serez insociable. Si, pour résister à ce bataillonde pygmées, vous rassemblez en vous des forces supérieures, vosmeilleurs amis s'écrieront que vous voulez tout dévorer, que vous avezla prétention de dominer, de tyranniser. Enfin vos qualités deviendrontdes défauts, vos défauts deviendront des vices, et vos vertus seront descrimes. Si vous avez sauvé quelqu'un, vous l'aurez tué ; si votre maladerepara.t, il sera constant que vous aurez assuré le présent aux dépens del'avenir ; s'il n'est pas mort, il mourra. Bronchez, vous serez tombé ! Inventezquoi que ce soit, réclamez vos droits, vous serez un homme difficultueux,un homme fin, qui ne veut pas laisser arriver les jeunes gens.Ainsi, mon cher, si je ne crois pas en Dieu, je crois encore moins àl'homme. Ne connaissez-vous pas en moi un Desplein entièrement différentdu Desplein de qui chacun médit ? Mais ne fouillons pas dans ce tasde boue. Donc, j'habitais cette maison, j'étais à travailler pour pouvoirpasser mon premier examen, et je n'avais pas un liard. Vous savez !j'étais arrivé à l'une de ces dernières extrémités où l'on se dit : Jem'engagerai ! J'avais un espoir. J'attendais de mon pays une malle pleinede linge, un présent de ces vieilles tantes qui, ne connaissant rien de Paris,pensent à vos chemises, en s'imaginant qu'avec trente francs par moisleur neveu mange des ortolans. La malle arriva pendant que j'étais àl'Ecole : elle avait co.té quarante francs de port ; le portier, un cordonnierallemand logé dans une soupente, les avait payés et gardait la malle.Je me suis promené dans la rue des Fossés-Saint-Germain-des-Prés etdans la rue de l'Ecole-de-Médecine, sans pouvoir inventer un stratagèmequi me livrat ma malle sans être obligé de donner les quarante francs quej'aurais naturellement payés après avoir vendu le linge. Ma stupidité mefit deviner que je n'avais pas d'autre vocation que la chirurgie. Mon cher,les ames délicates, dont la force s'exerce dans une sphère élevée,manquent de cet esprit d'intrigue, fertile en ressources, en combinaisons ;leur génie, à elles, c'est le hasard : elles ne cherchent pas, elles rencontrent.Enfin, je revins à la nuit, au moment où rentrait mon voisin, unporteur d'eau nommé Bourgeat, un homme de Saint-Flour. Nous nousconnaissions comme se connaissent deux locataires qui ont chacun leurchambre sur le même carré, qui s'entendent dormant, toussant,s'habillant, et qui finissent par s'habituer l'un à l'autre. Mon voisinm'apprit que le propriétaire, auquel je devais trois termes, m'avait mis àla porte : il me faudrait déguerpir le lendemain. Lui-même était chassé àcause de sa profession. Je passai la nuit la plus douloureuse de ma vie. –Où prendre un commissionnaire pour emporter mon pauvre ménage,mes livres ? comment payer le commissionnaire et le portier ? où aller ?Ces questions insolubles, je les répétais dans les larmes, comme les fousredisent leurs refrains. Je dormis. La misère a pour elle un divin sommeilplein de beaux rêves. Le lendemain matin, au moment où je mangeaismon écuellée de pain émietté dans mon lait, Bourgeat entre et me dit enmauvais s : . Monchieur l'étudiant, che chuis un pauvre homme,enfant trouvé de l'tal de Chain-Flour, chans père ni mère, et qui nechuis pas achez riche pour me marier. Vous n'êtes pas non plus fertile enparents, ni garni de che qui che compte ? Ecoutez, j'ai en bas une charretteà bras que j'ai louée à deux chous l'heure, toutes nos affairespeuvent y tenir ; si vous voulez, nous chercherons à nous loger de compagnie,puisque nous chommes chassés d'ici. Che n'est pas après tout leparadis terrestre. – Je le sais bien, lui dis-je, mon brave Bourgeat. Mais jesuis bien embarrassé, j'ai en bas une malle qui contient pour cent écus delinge, avec lequel je pourrais payer le propriétaire et ce que je dois auportier, et je n'ai pas cent sous. – Bah ! j'ai quelques monnerons, me réponditjoyeusement Bourgeat en me montrant une vieille bourse en cuircrasseux. Gardez vostre linge. . Bourgeat paya mes trois termes, le sien,et solda le portier. Puis, il mit nos meubles, mon linge dans sa charrette,et la par les rues en s'arrêtant devant chaque maison où pendaitun écriteau. Moi, je montais pour aller voir si le local à louer pouvaitnous convenir. A midi nous errions encore dans le quartier latin sans yavoir rien trouvé. Le prix était un grand obstacle. Bourgeat me proposade déjeuner chez un marchand de vin, à la porte duquel nous laissamesla charrette. Vers le soir, je découvris dans la cour de Rohan, passage duCommerce, en haut d'une maison, sous les toits, deux chambres séparéespar l'escalier. Nous s chacun pour soixante francs de loyer par an.Nous voilà casés, moi et mon humble ami. Nous mes ensemble.Bourgeat, qui gagnait environ cinquante sous par jour, possédait environcent écus, il allait bient.t pouvoir réaliser son ambition en achetant untonneau et un cheval. En apprenant ma situation, car il me tira mes secretsavec une profondeur matoise et une bonhomie dont le souvenir meremue encore aujourd'hui le coeur, il renon.a pour quelque temps àl'ambition de toute sa vie : Bourgeat était marchand à la voie depuisvingt-deux ans, il sacrifia ses cent écus à mon avenir.Ici Desplein serra violemment le bras de Bianchon.– Il me donna l'argent nécessaire à mes examens ! Cet homme, monami, comprit que j'avais une mission, que les besoins de mon intelligencepassaient avant les siens. Il s'occupa de moi, il m'appelait son petit, il meprêta l'argent nécessaire à mes achats de livres, il venait quelquefois toutdoucement me voir travaillant ; enfin il prit des précautions maternellespour que je substituasse à la nourriture insuffisante et mauvaise à laquellej'étais condamné, une nourriture saine et abondante. Bourgeat,homme d'environ quarante ans, avait une figure bourgeoise du Moyen-Age, un front bombé, une tête qu'un peintre aurait pu faire poser commemodèle pour un Lycurgue. Le pauvre homme se sentait le coeur grosd'affections à placer ; il n'avait jamais été aimé que par un caniche mortdepuis peu de temps, et dont il me parlait toujours en me demandant sije croyais que l'Eglise consentirait à dire des messes pour le repos de soname. Son chien était, disait-il, un vrai chrétien, qui, durant douze années,l'avait accompagné à l'église sans avoir jamais aboyé, écoutant les orguessans ouvrir la gueule, et restant accroupi près de lui d'un air qui lui faisaitcroire qu'il priait avec lui. Cet homme reporta sur moi toutes ses affections: il m'accepta comme un être seul et souffrant ; il devint pourmoi la mère la plus attentive, le bienfaiteur le plus délicat, enfin l'idéal decette vertu qui se compla.t dans son oeuvre. Quand je le rencontrais dansla rue, il me jetait un regard d'intelligence plein d'une inconcevable noblesse: il affectait alors de marcher comme s'il ne portait rien, il paraissaitheureux de me voir en bonne santé, bien vêtu. Ce fut enfin le dévouementdu peuple, l'amour de la grisette reporté dans une sphère élevée.Bourgeat faisait mes commissions, il m'éveillait la nuit aux heuresdites, il nettoyait ma lampe, frottait notre palier ; aussi bon domestiqueque bon père, et propre comme une fille anglaise. Il faisait le ménage.Comme Philopoemen [Coquille du Furne : Philopémen.], il sciait notrebois, et communiquait à toutes ses actions la simplicité du faire, en y gardantsa dignité, car il semblait comprendre que le but ennoblissait tout.Quand je quittai ce brave homme pour entrer à l'H.tel-Dieu comme interne,il éprouva je ne sais quelle douleur morne en songeant qu'il nepourrait plus vivre avec moi ; mais il se consola par la perspectived'amasser l'argent nécessaire aux dépenses de ma thèse, et il me fitpromettre de le venir voir les jours de sortie. Bourgeat était fier de moi, ilm'aimait pour moi et pour lui. Si vous recherchiez ma thèse, vous verriezqu'elle lui a été dédiée. Dans la dernière année de mon internat, j'avaisgagné assez d'argent pour rendre tout ce que je devais à ce digne Auvergnaten lui achetant un cheval et un tonneau, il fut outré de colère de savoirque je me privais de mon argent, et néanmoins il était enchanté devoir ses souhaits réalisés ; il riait et me grondait, il regardait son tonneau,son cheval, et s'essuyait une larme en me disant : – C'est mal ! Ah ! lebeau tonneau ! Vous avez eu tort, le cheval est fort comme un Auvergnat.Je n'ai rien vu de plus touchant que cette scène. Bourgeat voulut absolumentm'acheter cette trousse garnie en argent que vous avez vuedans mon cabinet, et qui en est pour moi la chose la plus précieuse.Quoique enivré par mes premiers succès il ne lui est jamais échappé lamoindre parole, le moindre geste qui voulussent dire : C'est à moi qu'estd. cet homme ! Et cependant sans lui la misère m'aurait tué. Le pauvrehomme s'était exterminé pour moi : il n'avait mangé que du pain frottéd'ail, afin que j'eusse du café pour suffire à mes veilles. Il tomba malade.J'ai passé, comme vous l'imaginez, les nuits à son chevet, je l'ai tiréd'affaire la première fois ; mais il eut une rechute deux ans après, et malgréles soins les plus assidus, malgré les plus grands efforts de la science,il dut succomber. Jamais roi ne fut soigné comme il le fut. Oui, Bianchon,j'ai tenté, pour arracher cette vie à la mort, des choses . Je voulaisle faire vivre assez pour le rendre témoin de son ouvrage, pour lui réalisertous ses voeux, pour satisfaire la seule reconnaissance qui m'ait emplile coeur, pour éteindre un foyer qui me encore aujourd'hui !– Bourgeat, reprit après une pause Desplein visiblement ému, mon secondpère est mort dans mes bras, me laissant tout ce qu'il possédait parun testament qu'il avait fait chez un écrivain public, et daté de l'année oùnous étions venus nous loger dans la cour de Rohan. Cet homme avait lafoi du charbonnier. Il aimait la sainte Vierge comme il e.t aimé safemme. Catholique ardent, il ne m'avait jamais dit un mot sur mon irréligion.Quand il fut en danger, il me pria de ne rien ménager pour qu'il e.tles secours de l'Eglise. Je fis dire tous les jours la messe pour lui. Souvent,pendant la nuit, il me témoignait des craintes sur son avenir, il craignaitde ne pas avoir vécu assez saintement. Le pauvre homme ! il travaillaitdu matin au soir. A qui donc appartiendrait le paradis, s'il y a un para-dis ? Il a été administré comme un saint qu'il était, et sa mort fut digne desa vie. Son convoi ne fut suivi que par moi. Quand j'eus mis en terre monunique bienfaiteur, je cherchai comment m'acquitter envers lui ; jem' qu'il n'avait ni famille, ni amis, ni femme, ni enfants. Mais ilcroyait ! il avait une conviction religieuse, avais-je le droit de la discuter ?Il m'avait timidement parlé des messes dites pour le repos des morts, ilne voulait pas m'imposer ce devoir, en pensant que ce serait faire payerses services. Aussit.t que j'ai pu établir une fondation, j'ai donné à Saint-Sulpice la somme nécessaire pour y faire dire quatre messes par an.Comme la seule chose que je puisse offrir à Bourgeat est la satisfaction deses pieux désirs, le jour où se dit cette messe, au commencement dechaque saison, j'y vais en son nom, et récite pour lui les prières voulues.Je dis avec la bonne foi du douteur : . Mon Dieu, s'il est une sphère où tumettes après leur mort ceux qui ont été parfaits, pense au bon Bourgeat ;et s'il y a quelque chose à souffrir pour lui, donne-moi ses souffrances,afin de le faire entrer plus vite dans ce que l'on appelle le paradis. . Voilà,mon cher, tout ce qu'un homme qui a mes opinions peut se permettre.Dieu doit être un bon diable, il ne saurait m'en vouloir. Je vous le jure, jedonnerais ma fortune pour que la croyance de Bourgeat p.t m'entrerdans la cervelle.Bianchon, qui soigna Desplein dans sa dernière maladie, n'ose pas affirmeraujourd'hui que l'illustre chirurgien soit mort athée. Des croyantsn'aimeront-ils pas à penser que l'humble Auvergnat sera venu lui ouvrirla porte du ciel, comme il lui ouvrit jadis la porte du temple terrestre aufronton duquel se lit : Aux grands hommes la patrie reconnaissante !Paris, janvier 1836.Vous avez aimé ce livre ?Nos utilisateurs ont aussi téléchargésLa Femme abandonnée, Honoré de BalzacHonorine, Honoré de BalzacLe Curé de Tours, Honoré de BalzacUrsule Mirou.t, Honoré de BalzacUne passion dans le désert, Honoré de BalzacLe Contrat de mariage, Honoré de BalzacAprès avoir mené une intense vie mondaine à Paris et à traversl'Europe, le jeune comte Paul de Manerville décide de se retirer dans sarégion natale pour se marier. C'est à Bordeaux qu'il fait la connaissancede Natalie Evangelista, dont le père était très fortuné. 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Un soir, Hippolyte oublie sa bourse.Adé dit ne pas l'avoir trouvé, il doute de la moralité de ses deuxvoisines...Cette nouvelle de Balzac est une peinture de personnages vivant en huisclos,pour lesquels le temps semble s'être arrêté, mais également la peinturedélicate d'un amour naissant, avec ses moments de joie, et de doute.Autre étude de femme, Honoré de BalzacLa Maison du Chat-qui-pelote, Honoré de Balzac1829. La Comédie humaine -études de moeurs. Premier livre, Scènesde la vie privée - Tome I. Premier volume de l'édition Furne 1842Drapier, monsieur Guillaume tient boutique à Paris. Il a deux filles à marier,et prévoit d'unir l'a.née, mademoiselle Virginie, à son premier commis.La cadette, mademoiselle Augustine, va s'éprendre d'un jeune artiste.Deux mariages, deux destins opposés.Dans ce roman placé en tête de La Comédie Humaine, Balzac traite plusieursde ses thèmes favoris, les oppositions entre le passé et le présent,la vie d'artiste et la bourgeoisie, la prudence qui dure et la passion quidétruit.天天读书网(www.book.d78i.com)整理

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